samedi 24 novembre 2018

Le pélican inachevé


Dans la nuit mes yeux sont secs
Mais dans mon coeur effondré
Grouillent des armées de becs
Aux plumes de pleurs cendrés

Le stylet, dague féminine
Est incapable à la justice
La vieille promesse divine
N'a pu que nourrir mon vice

La froid glacial du corps
Pour un seul organe manquant
N'est qu'un semblant de décor
Où le désir traîne claudiquant

Quand les joutes deviennent vaines
Et les écrits deviennent sourds
Seule l'aînée prendra la peine
Ses doigts coupés seront trop gourds

Quand les morts pélicans
Sonnent des alarmes en négatif
Les émois tuent le quoi, le quand
Avant la chance d'être fautifs

Thanatos, mon consoleur
Ne dévore pas ce drame lent
Quand la colère vient de la peur
Un seul éclair fait un brasier ardent

Eros, frère, mon ennemi,
N'oublie pas ta pauvre folle
Qui ne sait pas d'être demie
N'en sachant que le nom, ne jouant que le rôle.